L’équilibre oui-non

 

Le débordement permanent étant devenu la nouvelle norme, une grande partie de ce qui nous importe se perd dans cet espace sombre, sans fin, où il n'y a pas assez de temps. On ressent du regret. On rate les délais. Nous disons « oui » quand nous devrions dire « non ». Nous disons « non » quand nous voulions dire « oui ». Et si nous pouvions reprendre en main notre équilibre oui-non?

comment dire non

Hack: l'espace de choix

Une astuce pour trouver un bon équilibre oui-non consiste à répondre plutôt qu'à réagir.

Comment ça? 

J'entends par là trouver ce petit espace de presque rien juste après le moment où quelqu'un vous demande quelque chose et avant de dire oui ou non. Voici une méthode:

  • Conscience. Apportez votre pleine conscience de ce qui se passe.

  • Respirez. Profondément. Dans le ventre.

  • Choisissez. Oui ou non?


Répétez après moi: «Non. Non. Non. Non.» Comment vous sentez-vous?

Pour Steve Jobs, «la concentration, c'est dire non». Et pourtant, nous sommes tous surbooké·e·s. À quelle fréquence dites-vous «oui» quand vous vouliez dire «non»? À quelle fréquence finissez-vous par réaliser une tâche au sujet de laquelle vous vouliez dire «non» sans avoir réellement dit «oui»?

C’est étrange. En tant qu’humain, un sentiment d’appartenance nous anime tellement que le «oui» devient souvent notre interaction par défaut. Ajoutez des couches de conditionnement social et «non» est parfois difficile à dire. Alors nous disons «oui» et nous nous retrouvons débordé·e·s.

Le bien-être du oui

Cela fait du bien de dire «oui» aux gens, littéralement.

Selon le Dr Robert Bilder, professeur de psychiatrie et de sciences biocomportementales à UCLA, «En reconnaissant que vous acceptez un plan initié par quelqu'un d'autre, vous renforcez ou créez un lien avec cette personne.»

C’est comme rejoindre un groupe ou tomber amoureux. Les niveaux d'ocytocine augmentent, avec la générosité, la confiance et toute une série d'autres nécessités du lien social. Oui, vous vous sentez en pleine forme. Vous voulez répéter ce «oui» encore et encore.

Nous prospérons grâce à la réciprocité. Et nous choisissons souvent ce qui est le plus satisfaisant dans le présent plutôt que ce qui sera le mieux pour notre avenir. On dit «oui».

Pourtant, nous sommes également notoirement trop optimistes en ce qui concerne le temps nécessaire pour terminer les tâches. Les psychologues appellent ce biais cognitif «l'erreur de planification». Donc, non seulement toute votre humanité vous dit de dire  «oui», mais vous pensez également que vous pouvez intégrer quelque chose d'autre dans votre planning.

Y a-t-il un espoir?

Oui et non

Il existe un autre biais cognitif qui pourrait nous venir en aide. Puisque nous avons l’impression qu’un «non» est plus conflictuel, nous l'évitons. Cependant, sur la base du «harshness bias», nous pensons souvent que les gens nous jugent plus négativement qu’ils ne le font vraiment.

La recherche révèle que nos perceptions de notre propre affirmation de soi sont souvent peu fiables. Donc, si vous vous sentez conflictuel, il y a de fortes chances que l'autre personne ne le ressente pas de cette façon.

Si vous vous sentez sur-sursollicité·e, ce petit mot « non » peut vous rappeler le contrôle que vous avez sur votre destin.

Le hack du non

Pour bien réussir à dire non, l’entrainement aide. Commencez par dire non à des distractions et des engagements inutiles. Essayez-en un pour commencer.

Nous pouvons entraîner le cerveau à dire habituellement «non» plutôt que «oui» aux demandes. Pour ce faire, il est utile d’imaginer et de répéter une réponse de référence lorsque les gens nous demandent des faveurs. La recherche montre que lorsque nous élaborons un plan spécifique avant d'être confronté à une demande, nous sommes beaucoup plus susceptibles d'agir d'une manière conforme à nos intentions initiales.

Comment dire non

  • Commencez par remercier. Faire preuve de gratitude adoucit le coup et aide l'autre personne à se sentir vue et entendue.

  • Recadrez le «non» comme un «oui» à autre chose.

  • Ne justifiez pas votre choix. «Non» est légitime.

  • Offrez des alternatives.