Leadership sous pression : étude de cas réelle d’un dirigeant qui a repris la main
Le travail qui vous mène à la baguette? On ne peut pas passer sa vie à réagir et à éteindre des incendies sans que, tôt ou tard, même les meilleures intentions finissent par plier sous le poids des sollicitations permanentes. Alors, comment reprendre la main ? Voici comment un cadre RH y est parvenu.
La réalité : la surcharge des dirigeants est devenue la norme
Saviez-vous que 56% des leaders ont connu un burn-out l’année dernière, et que près de la moitié des entreprises ont perdu au moins la moitié de leur équipe dirigeante ? Si vous avez l’impression de couler, sachez que vous êtes loin d’être seul. Plus de 60% des cadres déclarent vivre un stress et une anxiété intenses de manière régulière. Pour beaucoup, exercer des fonctions de direction est devenu tout simplement intenable.
J’ai récemment accompagné un responsable RH expérimenté, à la tête d’une équipe internationale en télétravail. Sur le papier, le poste semblait idéal. En réalité, c’était une cocotte-minute. L’isolement s’est installé, l’anxiété a gagné du terrain. Ses journées se résumaient à courir après les urgences, jongler avec les messages Slack et se demander quand il pourrait enfin se concentrer sur son vrai travail.
Cela vous parle ? Toujours « connecté », mais rarement vraiment présent. Déléguer vous donne l’impression de confier votre parachute à quelqu’un d’autre, alors vous gardez tout pour vous… et vous vous noyez. Vous êtes pris entre le besoin de satisfaire tout le monde et celui d’assumer pleinement votre rôle de leader. Et à chaque décision difficile, la culpabilité et la frustration s’invitent.
Ne nous voilons pas la face : la pression est bien réelle. Mais il existe une porte de sortie.
Le déclic
Ce cadre n’a pas eu de révélation soudaine. Il a simplement mis en place quelques changements simples, mais réfléchis.
Il a commencé par vider sa tête chaque soir, en notant tout ce qui lui trottait dans l’esprit. Quinze minutes par jour, sans exception. Ce rituel, prouvé efficace, l’a aidé à y voir plus clair et à réduire son niveau de stress.
Il a aussi instauré de petites habitudes : une marche à la mi-journée, du yoga le soir. Rien de spectaculaire, mais ces gestes simples ont rechargé ses batteries bien plus efficacement qu’un triple espresso. La clé ? La régularité, pas l’intensité.
Pour chaque projet important, il a utilisé la méthode WOOP : Wish, Outcome, Obstacle, Plan (Souhait, Résultat, Obstacles, Plan). Résultat : ses priorités sont devenues concrètes et réalisables. Cette approche, validée par la recherche, transforme les intentions en actions en anticipant les obstacles et en y associant des solutions concrètes.
Un nouvel état d’esprit
Il a abandonné l’idée qu’il devait tout terminer dans la journée. À la place, il s’est dit : « Je choisis ce qui compte vraiment. » Ce n’était pas confortable — le changement ne l’est jamais — mais il a commencé à se poser la bonne question : « Quelle opportunité se cache derrière cette difficulté ? » Il a appris à nommer ses émotions, à les accueillir, et à s’en servir comme moteur. Il a troqué l’angoisse contre la curiosité.
Un leadership réinventé
Une fois les bases posées, il a élevé son niveau de jeu.
Il a arrêté de voler au secours de tout le monde. Désormais, il demandait : « Quelle solution proposes-tu ? » Et, enfin, l’équipe a pris ses responsabilités.
Il a fait du « non » un outil stratégique. Ce n’était jamais personnel : c’était un moyen de protéger sa concentration. Et les autres ont respecté cette limite.
Il a construit son influence en toute discrétion. Pas de grands discours. Il a identifié les parties prenantes, anticipé les résistances et présenté ses idées de manière à créer des solutions gagnant-gagnant.
Les résultats ? Le jour et la nuit
Voici ses propres mots :
60% de moins d’urgences à gérer. Moins de chaos, plus de sérénité.
80% de travail en soirée en moins. Des plages de concentration profonde, plus de notifications, et de vraies soirées de repos.
Une promotion en ligne de mire. Il dit désormais : « Je permets tel résultat grâce à telle action », au lieu de simplement « Je suis compétent techniquement ».
Une résilience émotionnelle renforcée. « Je me surprends moi-même. Les conflits sont devenus des données à analyser, pas des catastrophes. »
Et vous, qu’avez-vous à y gagner ?
Voici les enseignements clés de son expérience :
La clarté vaut mieux que la précipitation. Si vous ne définissez pas clairement vos priorités et votre manière de déléguer, vous serez submergé.
L’énergie n’est pas un luxe. C’est votre capital. Protégez-la avec des habitudes simples et des limites de temps strictes.
Le cadrage change tout. Considérez les problèmes comme des « défis intéressants » et observez ce qui change.
La légitimité ne se donne pas. Elle se prend. Commencez à agir comme le leader que vous aspirez à devenir. Les autres suivront.
Ces stratégies ne sont pas réservées aux RH. J’ai vu des fondateurs, des ingénieurs, des dirigeants dans la tech ou la santé, entre autres, utiliser les micro-habitudes et la méthode WOOP pour reprendre le contrôle de leur temps, retrouver leur concentration… et enfin récupérer leurs soirées.
Si vous attendez qu’on vous donne la permission, vous risquez d’attendre longtemps. Prenez les devants.